3 avril 2008

Casting - del otro lado del espejo

Après avoir tant souffert de l'impitoyable sélection dans les collocations fin septembre (plus de 20 castings en quatre petits jours), je m'attendais à savourer ma victoire quand mon tour viendrait d'être de l'autre côte du miroir.

Un casting quand on est en recherche d'appartements à Madrid, ça ressemble un peu à du speed dating. Mais en moins drôle. D'abord, on passe tous ses moments libres sur internet à guetter les annonces de collocation. On actualise la page toutes les deux minutes sans flancher et on garde les yeux grand ouverts, à l'affût de l'Annonce qui peut nous intéresser, dans l'un des quartiers où on veut vivre, au prix que l'on peut payer. Attention cependant, une lecture attentive de l'annonce s'avère utile pour ne pas tomber dans les pièges comme "Pas d'étudiants", "Garçons uniquement", "Pas d'Erasmus", "Pas d'étranger" (inquiétant), "Pas de français" (dû au nombre écrasant d'Erasmus français à Madrid) ou encore "Gay only" - on trouve aussi "Pas d'homosexuels" (inquiétant).

Dans les trois minutes qui suivent la publication de l'annonce, il faut appeler sans relâche le numéro indiqué pour obtenir un rendez-vous. Une fois la "date" en poche et l'adresse précieusement conservée, on recommence le même processus jusqu'à l'heure du départ vers tous les rendez-vous qu'on a pu obtenir. Une pré selection, fonction de réflexes oeil-pouce, d'une endurance certaine et d'un forfait téléphonique à rallonge s'est alors opérée. Du speed dating au sens littéral du terme.

On arrive un peu en retard au rendez vous après s'être perdue dans le quartier, et on croise dans l'escalier le candidat précédent qui vient de visiter l'appartement. On sonne à la porte et là, on découvre un inconnu à qui on doit surtout sourire en ayant l'air décontracté. Il nous demande notre nom et il hoche la tête en jetant un coup d'oeil à la liste de tous les prétendants à la chambre promise. Quand on voit qu'on est le 6ème rendez-vous sur une liste de 20, on fait comme si de rien n'était et on respire calmement.

Le cérémonial se déroule en deux partie : la visite de l'appartement - la plupart du temps, la chambre à pourvoir est la plus petite, la moins éclairée, celle par qui sont passés tous les collocs rentrés dans l'appart avant d'emménager dans une chambre plus chouette au départ de l'un des leurs, un vrai jeu de chaises musicales - puis vient l'entretien avec le ou les collocs au grand complet. Un jeu de questions-réponses où il ne doit pas transparaître que c'est la 5ème fois de la journée qu'on raconte la même histoire. Et où, malheureusement, l'appel à l'interphone d'un autre candidat nous chasse de notre siège sans qu'on ait vraiment eu le temps de sympathiser avec les habitants de l'appartement. Aux questions classiques "Tu viens d'où ?" "Tu fais quoi ?", succèdent parfois d'autres plus inattendus "Tu aimes les chiens ?". Tellement on est désespérée, on finit presque toujours la visite en disant qu'on est très très intéressée par la chambre et on laisse son numéro en bas d'une liste.

Mathématiquement, on finit par trouver mais quand personne ne rappelle jamais, c'est un peu dur de poursuivre le parcours du combattant avec la légèreté du premier jour. Quand on en a vraiment marre, on se prend à rêver au moment où on sera sur le fauteuil d'en face, à noter les candidats et à poser les questions pièges.

Et puis ce jour est arrivé, après que Ruslan ait rejoint l'appart de sa copine. Et la revanche tant attendue ne ressemblait pas à la consécration. ça m'a plutôt fait remonter les angoisses d'il y a six mois. Un peu mal à l'aise, je me projetais en ceux qui venaient visiter. Je les interrogeais sur leurs galères d'appartements et ça me rappelait les miennes. Et le choix était difficile, parce qu'on pouvait pas vraiment les connaître après si peu de temps passé ensemble.

On a fini par trancher en faveur d'Andres, qui vient des Pyrénées et avec qui la vie à plusieurs se passe bien pour le moment. En plus, on a découvert (après son entrée dans l'appart je vous rassure) que ses parents avaient un vidéoclub et qu'il avait une imposante collection de DVD (intéressée, moi ?). Affaire à suivre.

Janis, la seule de l'appart à avoir échappé à l'épreuve du casting...



8 commentaires:

Anonyme a dit…

très belle la photo de la chatte.
on sent le vécu du casting encore bien frais... ne démagnetisez pas les cassettes sinon vous devrez rembobiner!(cf michel gondry)
mam

Anonyme a dit…

maman, qui est michel gondry ?

ton ignare de fille

Anonyme a dit…

Mon dieu, j'ai foiré son éducation visuelle, pardon Dieu ^^

Michel Gondry : Around the World, Welcome to my world, star guitar, eternal sunshine, la science des rêves... va faire un tour sur youtube tu vas tout de suite identifier ^^

Anonyme a dit…

Ah voila je me disais que je connaissais son nom...

l'ignare amie de l'ignare de fille

Anonyme a dit…

Merci de ce soutien sans faille Lisa sombrero. Moi aussi je connais Michel Gondry (par ces films), seulement je ne connaissais pas son nom (peu sexy) jusqu'à présent. C'est tout.

bisous !

L'ignare d'amie de l'ignare d'amie de l'ignare de fille

PS : Rémi, heureusement que tu n'es pas responsable de mon éducation :p

Anonyme a dit…

Euh, tu vas rire. Je viens de trouver l'adresse de ton blog, en nettoyant la boite mail qui ne me sert plus et sur laquelle tu l'as envoyée. Bon sang, une année que j'aurais pu passer à te suivre pas à pas, et chuis passée à côté !
Merde alors.

Et pour Gondry, rhoo, t'abuses. (l'habituelle ignarde qui connait le nom d'UN réalisateur, et c'est pile celui dont on parle, alors elle se la pète)

Anonyme a dit…

Hey Pauline !

Mieux vaut tard que jamais comme dit le dicton (pas bidon). Ravie de te voir naviguer sur ces pages. Et puis l'année n'est pas encore finie (je dis ça pour me rassurer). Pour Gondry, ceux qui sont en France en ce moment ont peut être l'avantage de voir s'étaler son nom sur les murs des cinémas...(mauvaise perdante je suis)

Faudra que tu me donnes ta nouvelle adresse mail (de mon côté, je suis restée fidèle la mienne, celle que j'ai créée au collège) et surtout celle du blog où tu raconteras tes bonheurs de Stockholm ! (tiens Prawn à Stockholm, ça rime;)

Bisous à toi et à toute ta petite famille, à bientôt !

L'ignare hilare (parceque ça rime)

Anonyme a dit…

et pourquoi pas envisager des castings de chats? Est-ce qu'il relève la lunette des toilettes, est-ce qu'il se lave les dents avant de mordre, etc...