18 décembre 2007

Cachos de mi barrio (5)

Des zapatos de flamenco version miniature, oui je tombe dans les stéréotypes...mais quand ces images toutes faites s'invitent au coin de ma rue, je ne puis m'empêcher d'en faire un cliché (jeu de mots!)

En avant les compas, la guitare et les palmas, les petits mènent la danse :)





6 décembre 2007

Cachos de mi barrio (4)



Il se fait tard. On détourne à regret le regard de l'inimitable bolso de fiesta, et on se dirige, songeur, vers la maison. Quand, dans une rue attenante, nos yeux croisent ceux de Angel de Saavedra, on croit tout à coup aux forces du destin, et on se met à douter de la non-existence de Dieu.

Bon, j'en fait un peu trop... mais je pose quand même la question : prédestination ? ;)

29 novembre 2007

Cachos de mi barrio (3)

On vient de se lécher les babines devant la piégeuse devanture des Caramelos Paco, quand surgit au loin une fière enseigne qui tient elle aussi ses promesses de démesure...


Et quel émerveillement face ce "bolso de fiesta" en forme de corset ("sac pour les jours de fête"!) niché dans une poitrine plantureuse ... Ô Calle de Toledo, comme j'aime croquer tes charmes inventifs !

19 novembre 2007

Cachos de mi Barrio (2)

Parce que les arrêtes de poisson ne sont pas les seules à peupler mon nid, la vitrine gourmande des Caramelos Paco, le magasin de bonbons qui a trouvé la solution pour faire craquer les petits.


(Pour éviter l'écoeurement, rien de tel que l'appel d'air des reflets du trottoir d'en face :)

17 novembre 2007

Cachos de mi barrio (1)

Mon quartier à croquer par petits bouts. Et, pour commencer la dégustation, voici les restes d'un festin de raciones de poissons frits à la Casa de Granada, depuis sa terrasse au septième ciel. Attention, la digestion se révèle parfois houleuse. Mais on échangerait l'endroit pour rien au monde, la vue des toits de Madrid baignés par le soleil.






13 novembre 2007

20

Hier, j'ai soufflé les 20 nuages dans l'avion Lyon-Madrid.




8 novembre 2007

Radio Maria Sound System

Maria, ma compañera de piso, s'était mise en tête de m'éduquer au bon son espagnol. Il était temps que je quitte le souvenir des heures passées à remuer la terre du Pays Basque au rythme de "Los Cuarenta Principales", la radio qui, comme son nom l'indique, limite son répertoire aux quarante chansons les plus commerciales de tous les temps. Entre autres, l'indépassable "Voyage, voyage" (choc). Allez, en choeur, Au dessus des capitales / Voyage, voyage / Ne t'arrête pas...

Mais, Maria s'est faite dépasser par le calendrier. Il y a presque un mois déjà, les musulmans de Lavapiés fêtaient la fin du Ramadan. Et pendant trois jours, le quartier a résonné de concerts gratuits à la tombée de la nuit, à commencer par celui d'Idir (!) que j'ai eu le plaisir de faire découvrir à Maria. Le meilleur moyen d'entamer le troc musical. C'était fort d'entendre A vava Inouva sous le châpiteau de Lavapiés, cette chanson qui avait accompagné mes oreilles sous d'autres ciels. Las Noches de Ramadan se sont poursuivies avec de la musique traditionnelle iraquienne, portée par les solos d'une cantatrice couleur framboise. Lent mais envoûtant. Enfin, on devait se laisser bercer par un groupe marocain pour la dernière lune, mais comme on était sortis de marcha, on les a loupé de peu. Le tempo latin reprenait le dessus sur les airs d'Orient.



Radio Maria avait chauffé les haut parleurs, et était prête à diffuser le bon son tant attendu. C'était au concert de La Pulqueria, un de ses groupes fétiches, le 18 octobre au Joy (prononcez "yoï" : pour les espagnols, les "j" anglais sont des "y" (et les "h" des "r")...). Le lieu était très chouette : un ancien théatre reconverti en salle de concert en plein centre de Madrid. Pulqueria, parce que "Pulque", le nom de la Tequila en mexicain. Et parce que la tradition de verser de la Pulque dans le gosier des spectateurs à chaque concert.

La musique avait des accents de rock festif, et des textes en espagnol. C'était étrange de participer à un concert où on ne peut pas toujours reprendre en choeur avec la foule, parce qu'on ne comprend pas les paroles des chansons. J'étais dans la fosse et j'ai donc vécu le moment de façon physique (le pogo est international :), mais je me sentais également un peu extérieure, et j'ai pu voir que les rituels qui accompagnent les concerts, les attitudes de ceux qui sont sur scène comme les réactions du public, sont très proches des deux côtés de la frontière. J'aurais dû m'en douter en revenant du festival de Budapest, mais ça m'est apparu plus nettement à l'écoute d'une musique que je ne connaissais pas. J'ai même retrouvé le canoé pneumatique de Marcel (!), à la différence que c'était le chanteur qui y était embarqué pour distribuer de la Pulque à la foule.



Donc, musique remuante et sympathique avec une belle première partie, Mestizo, symbiose rock-flamenco. Et, à la clé, un concert pour bientôt grâce à Raquel, une copine canarienne de Maria, qui a reconnu dans la foule un saxophoniste de jazz, et lui a demandé si son groupe passait bientôt par Madrid. Réponse positive.

Après ce début en fanfare, une autre épreuve du parcours d'intégration sonore m'attendait : le concert de Voces de Solidaridad au Palacio de deportes de Madrid. Rendez-vous fixé le 24 octobre pour une nuit solidaire avec des artistes exclusivement espagnols, dans l'une des plus grandes salles de Madrid (en taille:). Présenté ainsi, le programme était alléchant. Seulement les artistes en question étaient tout droit sortis des Cuarenta Principales, et j'ai pu constater qu'en live c'est aussi nul que sur une radio grésillante, sous le soleil d'août au Pays Basque. Exception : la chanteuse de flamenco Estrella Morente que j'avais découverte en stage de danse à Avignon, et qui était magique.

Pour oublier, on est allés se consoler au festival d'auteurs-compositeurs (gratuit!) de la salle Galileo Galilei deux soirs d'affilée, et c'était beau, poétique et harmonieux (wahou!). Et tonique aussi avec Tulsa, une chanteuse rock qui nous a fait cadeau d'un petit bijou, la chanson A mis brazos. Promis, je vous la poste si je la trouve sur la toile. Hier, Shuarma, aux yeux de tigre. Un peu moins original, mais l'ambiance y était. Je commence à manger de la buena onda, à quand le prochain concert ?

25 octobre 2007

Familia

Et voici la trombine de ma famille madrilène, celle qui me verse de la "greishka" russe dans mon bol de céréales du matin, celle avec qui je danse la salsa dans la cuisine et qui m'apprend à faire des falafels.


De gauche à droite : Javi, Maria y Ruslan !

21 octobre 2007

Dia de la Hispanidad

J'arpente les rues de Madrid depuis presque un mois déjà, et c'est passé en un rien de temps. J'ai l'impression qu'à ce rythme-là l'année va défiler en un battement de cils. Il est temps que j'alimente un peu mon blog madrilène, ne serait-ce que pour avoir un carnet de voyage à emporter quand arrivera le joli mois de mai (comme c'est poétique).

Je vous avais laissé à l'heure de la sieste, après la marcha del domingo. Le tempo a commencé à s'accélérer el Dia de la Hispanidad, le 12 octobre, et, depuis ce jour de fête nationale, j'ai dû faire une croix sur ma sieste quotidienne pour suivre le rythme de ma nouvelle vie. Sacrilège.

El Dia de la Hispanidad est un jour chômé (c'est sa plus grande qualité) où l'armée défile dans les rues et où les gens qui sont assez nationalistes pour aller assister à une parade militaire de bon matin un jour férié crient "Viva España !" dès qu'on leur en donne l'occasion. Je ne suis pas nationaliste mais Ruslan, mon compañero de piso russe, était nostalgique des défilés sur la Place Rouge. Alors, en bonne touriste, je me suis laissée tenter par une démonstration patriotique locale.

Bien sûr, comme on s'est levé trop tard, on a raté l'essentiel de la parade mais le spectacle se trouvait plutôt dans la foule, et aux balcons. Peu après la mort de Franco, les balcons étaient encore couverts de drapeaux le jour de la fête nationale. Les défilés militaires semblent associées de près à la dictature dans les mémoires d'ici. Les drapeaux se font plus rares maintenant, mais on en compte un bon nombre dans le centre de Madrid.


Sur le chemin, on a discuté avec deux papys sympathiques, tout droit sortis des années 1960, le drapeau à la main. Quand je lui ai dit que je venais de Dunkerque (j'en profite pour glisser qu'à mon grand étonnement, pas mal d'espagnols rencontrés jusqu'à présent connaissent Dunkerque - même si ce n'est pas pour son potentiel touristique ni son indétrônable carnaval mais à cause de la seconde guerre mondiale -), l'un des deux m'a dit "Claro, el desembarco de Dunkerque es muy famoso" : le débarquement de Dunkerque. Pas mal, voilà ma petite cité propulsée sur les côtes de la Normandie, en plein D Day. J'en demandais pas tant.

La parade, avec la rigueur des protocoles, était plutôt rigolote. Et, en Espagne, point d'ogive nucléaire mais la bonne cabra, la chèvre nationale, qu'on balade au bout d'une corde en tête du cortège. Notre lever tardif nous a malheureusement empêché d'admirer la bête en chair et en os (ça restera un de mes grands regrets). Il me reste à percer le mystère du choix de cette mascotte.



A défaut de chèvre, des soldats à cheval, dans un style un peu napoléonien.

La plus grande fantaisie, c'était l'apparition du Roi Juan Carlos, et surtout l'émotion qui faisait vibrer la foule quand le moteur de sa voiture, et ceux de son armée de gardes du corps (car les rois modernes ne se déplacent plus en carosse) ont vrombi dans la calle de Alcala. L'émotion, qui a surtout envahi un de mes voisins, qui discutait du Generalismo avec ses copains quand je me suis faufilée dans la foule. Pour vous en image, qu'est-ce qu'être monarchiste en 2007 :

Déception cruelle, je n'ai pas vu ce cher Juan Carlos derrière la vitre fumée de sa grosse voiture mais j'ai plutôt constaté l'effet de sa présence parmi les patriotes à mes côtés (comme en témoignent les gros plans sur les chevelures de mes voisins, désolée pour la qualité de la vidéo). Le plus impressionant reste un papy à ma gauche qui a embrassé le drapeau sur fond de "Viva España !" - le même qui a copieusement sifflé le passage de Zapatero. Je sais bien que ces attitudes ne sont pas du tout représentatives de l'ensemble de la population, mais assister à l'impact physique de cette mise en scène, autour de simples symboles, reste impressionant.


Signe du destin ? On a rencontré un vendeur de casquette de l'armée rouge sur la Plaza Mayor...


Entre les pattes du cheval, des drapeaux tendus sur la Plaza Mayor
(et à ses pieds, des poubelles... )

7 octobre 2007

El rastro del domingo

12h : lever tardif, bol de chocolat et crêpes survivantes de la veille, petite douche et direction le "rastro", le marché eclectique de Lavapiés.


13h : Maria m'emmène d'abord dans le coin de la librarie "roja" qui est un peu à part, sur la Plaza de Tirso de Molina, en bas de chez nous. Des stands de livres de la CNT, altermondialistes et...végétariens. Des jeunes qui pourraient être dans ma fac (certains doivent en être) tiennent les stands sur fond de musique punk.
Puis déambulations dans les allées du marché bondé entre les boutiques hippies, les antiquités et les stands de déco. J'aime me faufiler dans la foule en ne percevant que des bribes de conversations, je me laisse porter par la musique de la langue.

15h : Rus et Javi nous rejoignent pour "tomar unas cañas", prendre des verres dans les petites rues aux alentours. C'est l'heure où tout Madrid va "de marcha", de bar en bar pour boire et manger des tapas en guise de repas dominical. La "caña", le verre de bierre, semble être la boisson nationale. Javi nous emmène d'abord dans un bar bondé où toute une famille (trois générations) est derrière le bar. On mange des "calamares" et des "sardinas" chaudes avec des gros grains de sel, et on jette les arrêtes pas terre au pied du comptoir. Puis on se dirige vers un bar où une collection de vieilles radios tapissent les murs, et où on s'assoit sur des chaises de récup décorées au pinceau. C'est un lieu très drôle, où on se sent bien et où on se serre autour d'une petite table dans une des trois petites salles qui se succèdent depuis l'entrée.

16h15 : on prend la dernière caña dans una "taberna andaluza", qui n'est pas authentique selon Maria - elle vient de Grenade, et a promis de nous emmener chez elle un week-end- parcequ'en Andalousie, on peut choisir les tapas et elles sont offertes (j'ai hâte de découvrir l'Andalousie;). La pénurie de tapas aidant, on retrouve le chemin de la maison en passant par les rues du "rastro", qui n'est plus que stands qu'on démonte et sacs plastiques abandonnés.

17h : comme la pizzeria préférée de Maria est fermée, on se retrouve autour de la table de la cuisine avec une grande salade.

18h : digestion à l'aide d'une siesta bien méritée.

Longue vie aux dimanches madrilènes !

6 octobre 2007

Proxima estacion : mudanza

J'ai succombé à la mode du blog-trotter, même si je ne me suis pas envolée vers des cieux très exotiques. Me voilà dans le ventre de mama madrid, irradiée par la Puerta del Sol où j'ai élu domicile ce lundi.

La quête fut longue et pleine de déconvenues. J'ai couru de casting en casting, mon plan de la ville sous le bras pendant 5 jours. Nous étions nombreux à arriver fin septembre et à chercher un piso compartido ; la recherche d'un appart s'est donc muée en concours de beauté. Visites à la chaîne et nom écrit en bas d'une liste, assorti d'un "si no te llamamos, se asume que seguiras buscando"...

Mais tout ça, c'est du passé. Ca y est, je connais le plaisir de partager un grand piso avec Maria, de Grenade, que j'ai eu la chance de rencontrer à l'auberge de jeunesse, Ruslan, russe, qui vient de m'apprendre à faire correctement des crêpes (il est cuisinier) et Javier, qui loue l'appartement et prend des cours de salsa. Trois personnaltés et une ville à découvrir, que aproveche :)

Estoy en casa. Un aperçu visuel de mon chez-moi, en commençant par la merveilleuse cuisine où je sens que je vais faire pleins de découvertes culinaires (ils savent manger)


Un petit détour par la chambre de Maria, qui est énorme...


...et par son balcon


Et voici un petit bout de ma chambre qui est difficile à prendre en photo, et où les murs sont encore tout blancs

La cour intérieure d'où mon dormitorio puise sa lumière, où y'a toujours du linge bariolé qui sèche au soleil


Hier, "fiesta de bienvenida" en tout petit comité pour fêter l'arrivée dans l'appart, aujourd'hui menu indien dans Lavapiés, le quartier qu'ils disent "multicultural " et qui est à deux pas, et sieste dans le Parque del Retiro, demain rastro avec Maria, marché aux puces qui a lieu tous les dimanches, où les gens discutent et dansent un peu. Viva el fin de semana !