30 janvier 2008

Sueños de la Alhambra

Sueños de la Alhambra, c'est un thé aphrodisiaque (pour de vrai) que j'ai goûté sur les pentes de l'Albaicin, le quartier arabe de Granada tout de blanc vêtu. Je voulais en remplir mes poches avant de m'en retourner vers Madrid, mais le vendeur de thé de la calle de las teterias s'est trompé et m'a donné le thé Sueños de amantes. Et après avoir visité l'Alhambra, je ne sais plus si j'ai gagné au change...

Granada, c'était déguster un fruit exotique au coeur de l'hiver. Sortez les gros manteaux et chaussez les lunettes de soleil.

La grenade, symbole de la ville



Le palais de l'Alhambra est un cadeau de la dynastie des Nazaries, qui dirigèrent Al Andalus jusqu'à ce qu'ils capitulent face aux Rois Catholiques, lors de la Reconquista. Ici, Boabdil remettant les clés de Grenade aux Rois-Très-Catholiques-s'il-vous-plait, en 1492. L'Alhambra surplombe la scène.

Francisco Pradilla y Ortiz

Une anecdote raconte que la mère de Boabdil, face au desespoir de son fils lors de la prise de la ville, lui aurait dit "Pleure comme une femme ce que tu n'as pas su défendre comme un homme". Au delà du machisme de la réflexion, moi je comprends Boabdil. Perdre l'Alhambra, ça fout les boules.

Le Palais est un délice de formes et de lumières, de jeux d'ombres et de jets d'eaux.











Le lieu est peuplé de chats, nourris par la beauté des lieux et par les gentils touristes, je suppose. Pour un quignon de pain, un chat à l'oreille coupé s'est laissé caresser, et a même partagé une sieste au soleil...


Sieste pleuplée de "Sueños de la Alhambra" ou de songes "de amantes" ? Mystère...


18 janvier 2008

Esperando Granada...Cachos de mi barrio (6)

Ah, je vous avais promis Grenade...mais cette semaine, depuis ma barque madrilène, j'ai vu venir la tempête et j'ai crié "Exams à l'horizon !". Oui, malgré la protestation, que je soutiens, des étudiants de ma faculté - un panneau "NO A LOS EXAMENES" orne le couloir qui mène à la cafétéria - les examens n'ont pas encore été abolis à la Complutense.

En attendant Grenade donc, et pour vous distraire le regard, voici une curiosité née dans les rues de Chueca, le quartier gay haut en couleur. C'est un magasin pour les animaux et leurs maîtres où on a cru bon jouer la carte de la French touch (à Madrid, comme ailleurs, donner un nom français à une enseigne que l'on veut raffiné est à la mode). Oui, mais ceux qui ont baptisé la boutique se sont emmêlés les pinceaux, en voulant ajouter la British connection à la Frenchie attitude. Alors, ça donne un nom en forme de boutade, qui m'a donné le sourire...


Ambiance rose bonbon intégrale, paniers pour toutous kitch et jarretière en cuir avec caniches métalliques pour les maîtres branchés...Longue vie au Pet-à-porter !



14 janvier 2008

Azulejos de mi corazon

Voici un petit avant-goût visuel du récit de mes tribulations grenadines : quelques azulejos (de "al zulaydj", pierre polie (pour toi Elsa!)) de Granada, des mosaïques lunaires qui tapissent les murs des palais de l'Alhambra et dont j'aimerais peupler mon nid madrilène (allez, je me lance dans la maçonnerie!)






L'étoile au centre, c'est le destin ...

Et, pour aiguiser l'insoutenable suspense, je vous invite à contempler l'étendue des terres sauvages que nous chevaucherons ensemble lors de nos prochaines aventures.. Granada terra incognita, tenez-vous prêt ;)


12 janvier 2008

Gato negro, gato blanco

Le premier de l'an, un chat grenadin a fait du piso son territoire. Une tigresse qui griffe et qui mord. Une manipulatrice qui est parvenue à me séduire à grand renfort de miaulements, quelques jours après m'avoir sauvagement attaquée. Depuis peu, un vrai toutou à qui on a passé une clochette au cou.


On habite au quatrième étage, c'est un lieu sans issue pour le félin. Il passe ses journées de chat d'appartement à guetter les fenêtres, à se pencher sur leurs rebords. Sans jamais pouvoir atteindre le grand extérieur, au risque de faire le grand saut. Depuis que Janis (pour Janis Joplin ! -prononcez yanis à l'espagnol) a fait son entrée, je n'envie plus les siestes dorées au soleil qui s'étendent à l'infini. Et je contaste l'ennui qui assaille le matou en cage. Allez Janis, sans rancune. Un jour, je te ferai la courte échelle pour que tu grimpes sur le toît.





10 janvier 2008

Feliz año 2008 !

Il y a de cela quelques semaines, l'esprit de Noël soufflait sur Madrid et apportait avec lui quelques nuages de pluie (accueillis avec joie par les autochtones, moins par moi). Et ces perfides averses m'ont fait réaliser les trous qui s'étaient nichés dans mes chaussures. Dans sa grande humanité et face au spectacle de mes petits pieds mouillés, Maria, ma compi, m'a prêté ses bottes de pluie, dont j'ai cru bon de tirer le portrait :


Voici donc celles qui furent les compagnons de mes pieds dans leurs errances hivernales. Si, en France, ces bottes passent pour être originales, en Espagne, c'est la grande mode - mais je vous épargnerai les photos des vitrines remplies de bottes de pluies bariolées made in china. Etonnant, cet amour des grosses bottes en plastiques dans une ville où il n'a plu que six fois depuis mon arrivée (c'est assez rare pour être compté), et où les averses sont si brèves que ces pauvres bottes ne pourront jamais servir à sauter dans les flaques, ce qui est pourtant leur utilité première. En plus d'être inconfortables, elles sont dangereuses - les traîtres glissent sur les plaques d'égout-, ce qui m'a bien vite poussé au confinement.

Et qui dit confinement, dit travaux manuels... et notre Belen de navidad à huit mains, création maison. Il est niché dans un des arcs du couloir. Comme il y trois arcs dans notre couloir de la mort, on avait des ambitions de triptiques au début mais on a abandonné. Alors voici trois en un.



L'enfant Jésus à la couronne stabilo illuminée à la lampe de poche, sur qui veillent tendrement Marie et Joseph tout enrubannés de rose


Ahh, le coton des blancs moutons

Et la star de notre oeuvre collective, le petit bonhomme à l'étrange frimousse. Quelle est donc l'étrange activité qui lui fait froncer les sourcils ?...



C'est le CAGANET (celui fait caca littéralement) ! Il y en a un qui se cache dans chaque Belen. Celui-ci, on est allés le chercher au marché de noël de Grenade.
C'est un caganet de la Sierra Nevada et de l'Alhambra, la classe !


Et voici les huit petites mains qui ont oeuvré à la perpétuation de cette immense tradition (en Espagne, y'a des concours de crêches partout, même les banques s'y mettent - ça donne une ambiance dévôte à la sauce kitch)


Merci à Maria d'avoir donné vie à ce grand projet entre compis et à Marion d'avoir apporté la French Lilloise touch !


Javi en pleine réalisation des nuages de tampax (dont il a eu l'intiatiave :)


...et la concierge des guirlandes dans sa cuisine


Il ne me reste qu'à vous souhaiter un fantasmagorique 2008 aux couleurs de l'Andalousie, le pays qui se dessine comme un western spaghettis
(Dyonisos dont je découvre le dernier album)