25 juin 2008

Mayo del 68 y Fieston de Fin de Curso

Juin s'étire encore un peu mais il ne faut pas s'y méprendre. Papillon de nuit il sera bientôt happé par les feux de Juillet (note poétic lover pour toi Lili ;). Juin grillé (jeu de mot), c'est mon année Erasmus qui part en fumée. Fini le statut de celui qui fait semblant de rien comprendre et qui peut toujours reporter à demain ce qui pourrait être fait aujourd'hui. Adieu les doux balancements du paisible hamac où il faisait bon laisser le temps filer.

Nostalgique, on repense à l'appel du joli mois de Mai. Samosaguas s'était couverte de graffitis pour faire la fête al Mayo del 68. Ici aussi, le culte a fait rage. Des photos, des jeux de fléchette pour se payer la tête à DE GOOL (en français dans le texte), des slogans des murs de Paris traduits à l'espagnol. Des débats sur le thème "30-ans-après-qu'est-ce-qu'on-fait?". C'était drôle d'écouter le mythe s'ébattre entre les murs de ma fac, et de voir une jeunesse qui n'aura jamais eu de parents soixante-huitards le faire sien, à sa manière. Dommage qu'il n'y ait pas eu plutôt un hommage remuant à la Movida española des années 1980. Moi, j'aurais trouvé ça plus exotique.

Aux examens répond par des questions




Je suis un marxiste de la tendance de Groucho

Le Général sous le feu des fléchettes...


Je décrète l'Etat de Félicité permanente

Et puis la révolte d'hier a croisé celle d'aujourd'hui : la lutte des étudiants espagnols contre la "Plan Bolonia", l'adaptation dans la péninsule du Plan Européen sur l'Enseignement Supérieur. Honte sur moi, je ne peux pas en dire beaucoup plus. Je sais juste que c'est le passage au système Licence-Master-Doctorat, sauf que les Masters coûteront une fortune et que l'Etat espagnol prépare son désengagement dans l'Université à coup de budgets réduits et d'introduction de financements privés. Pour protester, l'occupation d'un amphi la nuit. Et le lendemain, les murs des bâtiments encore plus fous de couleurs et de mots, un jeu de l'oie géant tracé au sol, une toile de flèches pour aller de la case "apuntes" (prises de notes) à "no te apasiones" (pas de passion) en passant par "diploma, y qué?".

Mais le kärcher a sonné la fin de Mai 2008 à Samosaguas. Les murs repeints en blanc et les banderoles arrachées, le Doyen mettant à profit un vendredi (jour de désertion). Adieu Mayo del 2008, un tissu de messages nouveaux recouvrira bientôt les cloisons de l'Université. En attendant, Fieston de Fin de Curso (fête de fin des cours), botellon dans les couloirs de la fac pour se dire au revoir quand la fin de Mai pointe le bout de son nez. Les derniers souffles de l'année sur fond de musique jazzy et de tinto de Verano. Salut le parking de Samosaguas, salut les safaris de Casa de Campo. Au revoir le joyeux bordel qui règne ici. Et surtout merci.


L'imagination contre le pouvoir (plutôt que "l'imagination au pouvoir")



Fieston de fin de curso

Par respect pour les usagers de la bibliothèque, il n'est pas permis de jouer au ballon ni de mettre de la musique. Le Doyen.




4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah "el mayo francés"... On avait mis des affiches comme ca dans ma maison aussi, mais on peut pas dire que ca ait fait beaucoup de remous dans ma fac.
Par contre je vais à une conférence sur Simone de Beauvoir ce soir: "¿La mujer es aun lo otro?"
Toi qui a suivi des cours sur le genre cette année pourra peut être nous éclairer.

Anonyme a dit…

Ah j'oubliais, en 1968 au Pérou le général Velasco renversait d'un coup d'etat militaire le gouvernement conservateur de Belaunde.

Anonyme a dit…

Ca fait un petit moment que je te lis, et je voulais te dire à quel point je trouve que tu écris incroyablement bien. J'ai fait mon erasmus à Somosaguas également,ds la fac d'éco par contre, un peu moins folklo que celle de sciences po malheureusement!... et je t'avoue que c'est un vrai plaisir de te lire. Les mots sur Lisbonne sont également superbes.

Anonyme a dit…

wahou !! muchisimas gracias a ti, colega de samosaguas :)
moi qui croyais que seul un petit cercle de visages connus (ma grand-mère en tête ;) partageait mon année madrilène...
c'est un très grand plaisir (et une grosse surprise) de lire ton commentaire. merci plus que beaucoup.
hasta prontisimo pour de nouvelles virées espagnoles, cuidate !
Lise